Le diagnostic
C'est l'association d'arguments biologiques, cliniques et radiographiques qui confirme le diagnostic. L'existence d'un syndrome inflammatoire biologique (augmentation de la vitesse de sédimentation et de la créatine réactive protéine ou CRP) différencie ces douleurs d'une pathologie non inflammatoire liée à une arthrose ou à une sciatique discale, par exemple.
La mise en évidence de l' antigène HLA B27 apporte un argument de forte présomption en faveur du diagnostic de spondylarthropathie. Cette prédisposition génétique est retrouvée chez environ 85 % des patients. Toutefois, cela signifie que 15 % des malades ne présentent pas ce caractère génétique mais aussi que l'on peut être HLA B27 positif (ce qui est le cas d'environ 10 % de la population générale) sans développer la maladie.
L'association de ces signes biologiques à certains signes articulaires caractéristiques permet d'asseoir le diagnostic. Les manifestations cliniques les plus évocatrices sont les douleurs du rachis et du bassin (articulations sacroiliaques), les inflammations des enthèses (talalgies, douleurs thoraciques), les déformations des orteils en saucisse, l'atteinte asymétrique des articulations des membres inférieurs, la limitation des mouvements de la colonne vertébrale (ankylose) et de la cage thoracique.
Les signes radiologiques des spondylarthropathies sont très évocateurs mais ils sont rarement présents au début de la maladie, lorsque le diagnostic est suspecté. Les lésions sont peu destructrices.
Les radiographies peuvent montrer des lésions discrètes au niveau de la colonne vertébrale : un début d'ossification des ligaments intervertébraux à peine visible doit être recherché sous forme d'une fine ligne dense verticale qui part de l'angle de la vertèbre et tend à rejoindre la vertèbre adjacente. Ce syndesmophyte (enthésopathie), qui débute souvent à la jonction de la colonne dorsale et lombaire, ne peut être confondu avec un ostéophyte (bec de perroquet) : ossification horizontale d'aspect plus grossier, qui est un signe d'arthrose vertébrale.
D'autres aspects peuvent être observés : un aspect carré des vertèbres (spondylite érosive antérieure), une fusion des articulations vertébrales postérieures et une ossifïcation des ligaments situés entre les apophyses épineuses. L'inflammation des articulations sacro-iliaques du bassin , situées entre le sacrum et les ailes iliaques (sacroiliite), est typique. Elle se traduit sur les radiographies par un aspect irrégulier des berges articulaires (comme grignotées), un élargissement de l'interligne (espace) articulaire entre le sacrum et les ailes iliaques. Cette destruction due à l'inflammation évolue progressivement vers la fusion osseuse des articulations sacro-iliaques.
Les arthrites des membres , contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, entraînent peu de lésions destructrices en dehors de l'atteinte de la hanche (coxite).
Au niveau des enthèses, l'inflammation se traduit par une ossification grossière et épaisse des tendons à l'endroit où ils s'ancrent sur l'os.